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L’esthétique rustique de la simplicité
La créatrice artisane Chantal Poirier fonde en avril 2015 la compagnie OUT. outils et accessoires. Son inspiration; transmettre des objets aux générations futures. Sa motivation; offrir des objets utiles, qui améliorent le travail et qui font se sentir beau.
Chantal a eu la gentillesse de répondre à une entrevue avec nous. Je vous laisse la découvrir ici!
De quelle région es-tu originaire?
Je suis originaire de la Beauce, d’un village nommé St-Zacharie. Mes parents nous ont élevés, mes frères et moi, dans un bel environnement naturel où on a appris la vie en groupe, la valeur du travail, la satisfaction de récolter ce que l’on sème. Je me considère très privilégiée d’avoir grandi dans cet environnement, d’avoir appris tant de choses utiles.
Je suis partie à la fin de mes 16 ans, j’avais besoin de voir autre chose et je suis allée habiter Matane. Depuis, c’est là que j’enfouis de plus en plus mes racines, c’est aussi la région natale de ma fille.
Comment en es tu venue à travailler les textiles et le cuir? Tu veux bien nous raconter ton histoire, ton parcours?
J’étais attirée depuis toujours par les arts visuels et le savoir-faire manuel. J’ai plongé là-dedans dès mon jeune âge adulte. Dans ma pratique, le textile a toujours été une matière de choix parce que je trouve les tissus importants dans toutes les sphères de notre vie. Imaginez une vie sans textiles (rires) ! L’invention du tissage, du feutrage, du tricot a révolutionné l’humanité. C’est une matière noble et riche. Elle est malléable et porteuse d’histoire et de vie.
L’étude de la fibre au Centre Design et Impression Textile de Montréal a été un magnifique parcours. J’y ai appris les bases de la teinture, de la sérigraphie et de différents ennoblissements et modifications textiles. J’ai réfléchi à mon avenir, j’ai appris qu’on pouvait pour vrai vivre de notre travail d’artisan et c’est là que j’ai débuté ma première collection d’objets utilitaires, des pochettes de travail, en 2014. Le cuir s’est imposé de lui-même. Si on cherche une matière résistante et naturelle, le cuir est tout indiqué. J’ai travaillé fort pour apprendre à le travailler. Ce n’est pas une matière facile!
Au début de l’entreprise, j’étais colocataire d’atelier avec une créatrice de mode qui utilise le cuir. Avec elle, j’ai beaucoup appris sur la matière, sur les machines, sur la manière de concevoir des patrons et de gérer un atelier. Quelques années plus tard, j’ai développé une relation de confiance avec un maître-maroquinier qui m’a beaucoup appris et qui m’a vendu (je pourrais presque dire légué) son équipement et ses savoir-faire. C’est énorme, la chance que j’ai eue. Je ne serai jamais assez reconnaissante.
Quelques mots sur ton environnement de travail… Ton atelier en Gaspésie…
En 2017, j’ai pris la décision de retourner dans ma région d’adoption, la Gaspésie. C’était le bon temps, l’entreprise avait un peu plus de 2 ans, était assez solide pour que je puisse me permettre d’être plus loin de la métropole.
J’avais déjà ma maison / magasin général qui m’attendait sur le bord du Fleuve, à St-Ulric. Je l’ai achetée à 22 ans, je l’avais gardée même quand j’habitais à Montréal parce que je savais que j’en ferais quelque chose. J’étais très heureuse d’y revenir. Petit à petit, mon atelier se peaufine, je suis en constante amélioration des lieux. Il n’y a pas à dire, c’est le bonheur ici !
Comment définirais-tu ton style? Comment s'est-il imposé?
Mon style… Bonne question ! Il est arrivé tout seul ! J’aime le vrai, j’aime les objets simples et à leur place. Sans flafla. J’aime les couleurs qui ne seront jamais démodées, parce qu’elles sont intemporelles. J’aime ce qui vieillit bien.
Je dirais quelque chose comme « l’esthétique rustique de la simplicité ». Une bonne amie a qualifié mon travail ainsi, je trouvais qu’elle avait raison. Ça marche, ça, comme style ?
D'où te vient l'inspiration, De quoi t'inspires-tu?
Les gens, les artisans. Je trouve tellement beaux et belles les personnes qui travaillent de leurs mains. Je voulais leur rendre hommage. Et égoïstement, je voulais me rapprocher d’eux et d’elles. J’aime l’énergie du travail, la sagesse des mains. Je veux être utile aux gens que j’admire.
Quels sont tes matériaux de prédilection, et comment les choisis-tu?
J’aime le cuir, de tannage végétal surtout. C’est celui que j’utilise la plupart du temps. Parce qu’il est tellement plus sain, pour notre santé et celle de la planète. Et aussi parce qu’il est de grande qualité. Il prend l’usure en devenant de plus en plus beau.
Y a-t-il d'autres objets dont tu aimerais expérimenter la fabrication?
Je travaille en ce moment sur une collection pour la maison. De l’objet utilitaire toujours, mais pas nécessairement pour porter sur soi.
Je continue avec curiosité et avidité à travailler à des objets de travail pour des métiers spécifiques. J’avance toujours, à mon rythme, et les objets apparaissent au gré des saisons et des besoins.