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La designer derrière Sainte Marie design textile

La designer textile Monique Ste-Marie fait partie de cette nouvelle génération de designers-artisans qui réussissent à combiner avec brio le savoir-faire traditionnel au service d’une vision esthétique résolument moderne.

Après avoir complété une formation au Centre de textiles contemporains de Montréal (CTCM) en 2012, elle s’est installée dans son atelier de Montréal, où depuis elle tisse de magnifiques paniers et objets utilitaires et fonctionnels, aux formes originales et aux couleurs attrayantes.

Parallèlement à ses activités de designer, Monique anime des ateliers de création textile et enseigne le tissage au CTCM.

Monique a eu gentillesse de nous laisser entrer dans son univers en répondant à quelques questions pour Chic & Basta.

En quelques phrases, peux-tu nous parler de ton parcours :

Jeune, j’ai obtenu 2 DEC, un en Administration option Marketing et un en art plastique. Par la suite, j’ai étudié quelques années à l’UQAM en arts plastiques et en design graphique.

Après mes études, j’ai travaillé plusieurs années comme coordonnatrice de projets dans le domaine de la publicité pour ensuite diriger le département du contenu dans une entreprise de multimédia.

Parallèlement à ma carrière, j’ai exploré plusieurs techniques de fabrication artisanale tel que la reliure, la céramique, la mosaïque, l’ébénisterie…

En 2008, le besoin de changer de domaine s’est imposé à moi et j’ai cherché un médium pour exprimer mon art. C’est en visitant une exposition au Centre des textiles contemporains de Montréal (CTCM) que j’ai eu le coup de foudre pour ce médium et décidé de m’inscrire au CEGEP en Construction textile.

En 2012, j’ai terminé mes études en textile avec ma collection de corbeilles en chanvre et bois. Ce fut le point de départ pour démarrer mon entreprise.

Le salon des métiers d’art, le Design H+F et le Souk@sat se sont enchaînés et depuis, je travaille à temps plein dans mon entreprise à partir de mon atelier de Montréal.

À quoi ressemble ton espace de travail?

Je travaille de chez moi, mon atelier occupe deux pièces de la maison, une pour la création et l’autre pour le tissage.

Quel genre de métier à tisser utilises-tu?

Comme l’originalité de mes pièces se trouve dans le choix des couleurs et des matériaux plutôt que dans la complexité du tissage, j’utilise des métiers à tisser traditionnels à quatre cadres tout simplement.

Quels sont tes autres outils de travail indispensables?

Un cannelier ou installer les bobines de fil, une boîte à tension afin d’enrouler les fils de chaîne sur l’ensouple du métier à tisser, une bobineuse pour préparer les bobines qui seront insérées à l’intérieur de la navette… C’est le langage du tisserand. 

Parle-nous du premier objet que tu as fabriqué :

J’ai vécu mon enfance à la campagne et j’y ai fabriqué toutes sortes d’objets avec les matériaux trouvés dans la nature, de la glaise, des branches, des cailloux… Explorer toute sorte de matériaux, c’est ce qui me passionne encore aujourd’hui !

C’est ce qui a guidé la création de mes oeuvres lors de mes participations aux 2 expositions CORRESPONDANCES qui ont réuni 10 artistes textiles en mai 2014 et 2015 au Centre des textiles contemporain de Montréal.

Y a-t-il des designers qui t’ont inspiré en particulier? Et pourquoi?

Beaucoup de designers et d’artistes m’inspirent, j’aime les découvrir à travers le Web, en allant voir des expositions, etc. La grande artiste textile Louise Bourgeois, le designer de mode Issey Miyake, l’artiste japonaise Ruth Asawa, le designer américain Doug Johnston, pour n’en nommer que quelques-uns. Ils ont tous en commun l’exploration de matériaux pour créer des objets 3D.

Ayant étudié l’art et le design, je suis fascinée par ceux qui réussissent à s’exprimer avec ces deux langages à la fois. La rigueur et la beauté graphique du design, la liberté d’expression de l’art et l’émotion qui s’en dégage, tout cela m’inspire et guide mes créations.

Tes corbeilles sont tellement originales, comment l’idée t’est-elle venue de combiner le bois et le chanvre

Le respect de l’environnement étant au cœur de mes préoccupations, j’ai axée mes recherches sur les matières naturelles, durables et recyclables. J’ai choisi le fil de chanvre pour ses caractéristiques écologiques, tant au niveau de sa culture (elle ne nécessite aucun engrais et pesticides, le sol se régénère à partir des parties non récoltées des plants, la croissance du chanvre est très rapide…) que pour sa résistance et sa durabilité (le chanvre est antibactérien et très résistant : anciennement utilisé pour la fabrication des cordages de bateau). Puis, afin de donner un aspect plus graphique à la forme cylindrique des contenants, j’ai opté pour l’utilisation de fonds découpés en bois.

Y a-t-il d’autres textiles que le chanvre que tu aimerais explorer?

Toutes les matières végétales m’attirent, le lin, le chanvre, le bambou, le sisal… Autant les fils plus fins pour en faire des tissages délicats que les végétaux plus robustes utilisés pour la vannerie.

Crédits photos: © Chic & Basta.

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