En amour avec les couvertures et les courtepointes... 

La première fois que j’ai rencontré Josée-Mélanie de fichu chiffon, j’ai tout de suite eu un coup de foudre pour ses magnifiques jetés-courtepointes. D’une facture moderne, ceux-ci sont fabriqués à la main avec des méthodes traditionnelles.

Lorsque l'on discute avec la créatrice, on sent sa très grande passion pour le textile, et son goût pour les choses bien faites, faites pour durer.

Josée-Mélanie a eu la gentillesse de nous laisser entrer dans son univers et de répondre à quelques questions pour Chic & Basta. Je vous laisse la découvrir à travers cette entrevue!

A quand remonte la création de fichu chiffon ?

Depuis 2012... La première étape du projet a été de rénover l’espace de la cabane atelier, une ancienne grange/poulailler adjacent à la maison que nous avons complètement rénové. L’ouverture du local a eu lieu fin 2012 et la ligne de fichu chiffon a été développée par la suite et lancée officiellement un an plus tard, fin 2013. Un premier projet en design textile a été précurseur à l’aventure de la cabane atelier.

Quel métier exerçais-tu auparavant? Et qu’est-ce qui t’a amené à changer de métier?

Mon profil professionnel est en administration des affaires – gestion du tourisme. J’ai fait beaucoup de coordination et gestion de projet- j’en fais encore! Ma passion pour le design et le textile et la fibre; mon amour pour la couverture comme objet sont de longue date. En fait je n’ai pas changé de métier, mais plutôt ajouté le design et la création. Avoir une petite entreprise est un bon exemple de gestion de projet! Un projet en changement continu, chargé de défis, de courbes, de surprises et de belles rencontres. Quelle belle aventure

Ma motivation à me partir en affaires est multiple. Le fait de pouvoir travailler le textile, de pouvoir travailler de mon atelier dans un environnement qui me ressemble parfaitement, le fait de pouvoir mettre mon énergie créative et mon temps sur un projet personnel avec une fin de partage avec les autres et de réalisation de soi. J’aime énormément pouvoir gérer mon temps et toute la dynamique de partage et d’échange avec les autres que me permet cet univers.

En quelques phrases comment définirais-tu Fichu Chiffon? Et la cabane atelier?

la cabane atelier : la cabane atelier est le lieu physique, l’espace atelier où sont créées les fichu chiffon et aussi le nom de mon entreprise. C’est un lieu que je partage parfois, il y a des activités, cours ou ateliers. Je prête l’espace et certains équipements aussi, quand la communauté en a besoin.

fichu chiffon : est ma ligne de produits : ce sont des jetés-courtepointes, couvertures à pique-nique, coussins, tissage. Du design simple et moderne pour la maison et les escapades.

Comment décrirais-tu ton style?

Moderne, assez minimaliste, ludique et coloré. Inspirée par le design moderne, scandinave et le « mid-century modern ». Un heureux mélange de couleurs et de textures. J'aime les objets utilitaires, mais aussi dans la poésie de l’objet. Un mélange de méthodes traditionnelles et de modernisme. J’essaie de produire des pièces « coup de cœur », qui rejoignent les gens, établissant une relation émotive. Et que celles-ci soient de construction – pour la vie.

Une couverture est tellement un objet qui peut avoir une association émotive avec les gens. C’est un objet de réconfort, depuis la naissance jusqu’à la mort. Qui s’associe à de moments de vie : réchauffe, apaise, réconforte, mais aussi de jeu, pique-nique, une cabane, lire sous un arbre ou s’étendre au soleil sur la plage...

À quoi ressemble ton espace de travail?

Je travaille dans ma cabane! Un ancien poulailler adjacent à ma maison, une centenaire en bois dans le cœur du village de Sutton dans les Cantons de l’Est. C’est un univers rustique blanc avec des boiseries. Modeste, mais sympathique. J’ai un immense tableau d’inspiration, rempli d’images, de bouts de tissu, de boutons et de choses que je trouve belles.

La couleur on la trouve dans les tissus et les fils! L’espace est sur 3 paliers, chacun d’eux pas très grands, mais on y retrouve beaucoup de choses, car je ramasse tout : Tissu, fibre, boutons...

J’ai une immense table de coupe et de travail et des machines à coudre et à surjeter industrielles et non industrielles. Métier à tisser, livres de « craft » et de design...

Parle-nous de ton processus de création? Comment fais-tu pour trouver de l’inspiration?

Je trouve de l’inspiration dans tout!

Images visuelles - Un paysage, la texture et le toucher des tissus, une broderie, design intérieur, meubles, lieux. Un plancher de tuiles ou une photo d’architecture... Mon premier coup de foudre a été  les courtepointes du Gee’s Bend dont j’ai eu l’immense privilège de voir une expo au Whitney Museum à New York en 2003. Ce fut et c’est toujours une grande source d’inspiration et d’amour pour la couverture comme objet.

Souvent – la plupart du temps, je commence un montage de couverture avec ce que j’ai – un ou des morceaux de tissu. Là est le défi et tout le plaisir: je cherche et trouve tout le temps, je fais beaucoup de récup.

Quels sont tes outils de travail indispensables?

Outre les machines à coudre, ciseaux, coupe-fil, appareil photo, ordinateur, fer à repasser...

- La musique et mon chum : ils sont les deux de sources d’énergie et de motivation au quotidien. Jean est ma roche, mon conseiller, mon « supporter » numéro un.

Quels sont tes critères pour le choix des textiles que tu utilises?

Qualité et esthétique. La couleur, la texture. J’ai une nette préférence pour les fibres naturelles comme le lin, les lainages, la toile de coton...

Y a-t-il de nouveaux objets, ou texture que tu aimerais créer, expérimenter?

J’aimerais bien aussi faire plus de surpiquage comme dans la courtepointe traditionnelle et ajouter des éléments de broderie, j’adore toutes les broderies à la main même les plus simples et minimalistes. Mon autre objectif est d’avoir plus de temps pour le tissage. Des tapis et des couvertures sont mes objets de prédilection en tissage aussi! J’aime mélanger les fibres et utiliser des fils bruts et naturels comme le lin.

Puisque ton atelier est annexé à la maison, et que tu as deux enfants de 9 ans et 12 ans, ce serait intéressant si tu pouvais aussi me dire quelques mots sur la conciliation famille-travail.

Mes enfants ont 9 et 12 ans. Un des avantages de travailler sur place est de pouvoir accueillir les enfants du retour de l’école et être beaucoup plus présente pour eux. L’école primaire ici termine à 14 h 45! Par contre, ce serait mentir que de dire que je suis super productive quand les enfants sont là, je travaille clairement moins que si j’avais un travail à l’extérieur! Évidemment, c’est de plus en plus facile et ils sont très autonomes maintenant qu’ils sont plus vieux. Je participe aussi régulièrement à des sorties ou activités de classe et reprends mon temps de travail à d’autres moments. C’est un choix de vie que je ne regrette pas!

Photo credits: © Chic & Basta.